Management

Les cadres et le projet d’entreprise

Est-ce que les cadres formeraient un public particulièrement adapté à la franchise, voilà une question qui est débattue régulièrement et au sujet de laquelle je propose les considérations suivantes que je verse au débat.

Tout d’abord, qu’est qu’un cadre ?

Etre cadre, en France, c’est bénéficier d’un statut. A ce statut sont attachés différents avantages certes mais ce statut ne valide pas de dimensions personnelles spécifiques car on peut être cadre sans avoir à encadrer une équipe ou à manager des collaborateurs.

Ainsi la majorité des cadres sont soit de simples exécutants car dans certaines branches on devient cadre à partir d’un certain type de diplôme ou niveau de rémunération, soit des gestionnaires d’équipes.

Seuls 6 % des cadres exercent des fonctions opérationnelles de haut niveau, les managers, qui dirigent et organisent, les middle et lower managers (5% de l’effectif des cadres), et ceux qui sont impliqués dans la prise de décision stratégique, les dirigeants ou top managers (1% de l’effectif).

Une autre catégorie est aussi à distinguer, les experts, qui sont des spécialistes dans leur domaine du fait d’une formation de haut niveau et/ou d’une expérience particulière (13% de l’effectif).

Du fait de la variété des profils de cadre et de la variété de leur situation et de leur parcours, il nous parait prudent de ne pas généraliser à cette catégorie de la population des aptitudes particulières à la création d’entreprise en franchise.

 

Même si la franchise offre un cadre structurant au créateur d’entreprise, les questions classiques demeurent.

Je veux monter ma boite, c’est un projet personnel, professionnel, entrepreneurial, familial, financier et patrimonial.

Chacun de ces points impliquent des questionnements et des réponses claires.

Il est hautement préférable que « Je monte ma boite » soit un vrai projet, et pas un projet par défaut parce que le porteur réalise qu’il ne retrouvera pas de job.

Attention : monter sa boite correspond à un changement radical de vie.

A commencer par un renoncement à une évolution de carrière, mais aussi à la sécurité, à un confort de vie professionnelle et personnelle, 8 semaines de congés par an avec les RTT, l’assistante, les collaborateurs sur lesquels on s’appuyait, le réseau professionnel, le niveau de revenus, le statut professionnel et social, les avantages liés, le véhicule de fonction, le comité d’entreprise….

En contrepartie les modestes revenus d’une petite structure qui seront longtemps bien inférieurs aux revenus antérieurs, une charge de travail importante, probablement pas de disponibilité pour la famille et les amis avant longtemps mais c’est « ma boite ».

Monter sa boite c’est non seulement changer de contexte d’entreprise et de marché mais aussi de contexte relationnel c’est-à-dire se trouver en prise directe avec le terrain, les clients, les collaborateurs, employés, vendeurs, ouvriers et les autres partenaires de l’entreprise comme la banque et les administrations.

Monter sa boite c’est construire sur la durée mais sans certitude car le risque d’échec en création subsiste dans des contextes de marché difficiles même si l’on a particulièrement bien travaillé le dossier avec son franchiseur.

Pour faire aboutir un projet de ce type, les qualités classiques comme la responsabilité, l’autonomie et l’esprit d’initiative sont requises et le franchiseur y sera sensible.

Mais l’énergie, l’ego drive (l’aptitude à mettre les autres en mouvement), la capacité de travail, l’implication, la persévérance seront des dimensions personnelles aussi déterminantes que la qualité du concept de franchise et la valeur de l’assistance du franchiseur.

Car si un franchiseur met à disposition un concept et un ensemble de procédure liées, c’est bien au franchisé que la qualité et la conformité de la mise en œuvre appartient.

Et à tous les cadres qui liront ce billet et qui décideront de monter leur projet de création en franchise, je suggère la belle devise : Croire et oser.